La micro-crèche est une structure d’accueil de la petite enfance de droit privé. Son principal objectif est d’accueillir des enfants de 10 semaines à 4 ans. Cet accueil se fait dans le respect du bien-être, de l’épanouissement de l’enfant, des parents et de l’équipe d’encadrement.
Elle doit respecter les besoins, les rythmes et les rituels de chacun, mettant en valeur la singularité de chaque famille, tout en promouvant l’éveil, la socialisation et l’autonomie de l’enfant. Le projet éducatif s’appuie aussi sur les règles dans les domaines de la sécurité, de l’alimentation, de l’hygiène… Son rôle est de pallier au mieux l’absence momentanée des parents, sans jamais s’y substituer, aussi bien au niveau éducatif qu’affectif.
a) L’accueil
L’adaptation
La micro-crèche est un des premiers lieux où l’enfant et ses parents vont être séparés. C’est un endroit de transition, une passerelle entre la famille et la société. Pour que cette séparation se fasse dans les meilleures conditions, il est nécessaire d’en parler en présence de l’enfant. L’enfant et ses parents se familiarisent avec cet univers nouveau et s’y adaptent peu à peu. Il est important de savoir que chaque enfant est unique et réagit différemment. De ce fait, un accueil personnalisé est aménagé. En présence de l’enfant, les professionnels présentent la structure et le personnel. Ensuite un temps de familiarisation avec la structure est proposé : l’enfant vient un ou deux fois à la micro-crèche avec un de ses parents, à différents moments de la journée définis en fonction de son rythme, de la disponibilité des parents et des activités de la crèche. Durant cette période, les parents, l’enfant et les professionnels apprennent à se connaître et à établir une relation de confiance. Le parent donne à la gérante toutes les informations nécessaires au bien-être de son enfant. Parallèlement, l’enfant et le professionnel font connaissance à travers les jeux et les soins. L’enfant reste ensuite sans ses parents à la micro-crèche, sur une période de plus en plus longue, qui sera déterminée suivant l’âge de l’enfant et sa capacité d’adaptation. A ce moment là, les professionnels prennent l’enfant en charge de manière plus individuelle et observent ses réactions afin de pouvoir répondre rapidement à ses besoins. Ainsi, l’enfant se sent sécurité et confiant dans son nouveau lieu de vie. L’accueil progressif se fait habituellement sur deux semaines mais cette durée peut être allongée suivant les besoins de l’enfant et le respect du rythme du chacun. Il n’y a pas de modèle d’adaptation car chaque enfant, chaque famille est singulière.
L’accueil journalier des enfants et des parents
Un temps d’accueil est prévu tous les jours entre 8h00 et 9h. C’est un des moments importants de la journée. Le moment de l’accueil est une rencontre entre les professionnels, l’enfant et ses parents. Elle se construit en vue d’une séparation. Des rituels sont mis en place pour la préparer. Il est essentiel d’observer chaque enfant lors de l’accueil, de l’aider à formuler et exprimer ses émotions lors du départ des parents.
Les retrouvailles : le départ de la micro-crèche
C’est un moment de transition où l’enfant retrouve ses parents et quitte son lieu de vie journalier. C’est un temps fort en émotions et parfois sujet à surexcitations. Comme pour l’arrivé, c’est un moment d’échanges et de convivialités mais qui doit être limité dans sa durée. En effet le parent discute pour savoir comment s’est passée la journée, mais ne s’installe en aucun cas, car une attention trop longue accordée au parent diminue la vigilance de l’équipe sur les enfants encore sous leur responsabilité.
L’objet transitionnel
Ce qui fait le doudou et le distingue parmi les autres peluches, c’est ce que l’enfant s’ y projette. Le doudou est un « objet transitionnel ».
Le doudou marque une étape dans le développement de l’enfant qui commence à se séparer de ses parents. En s’attachant à un objet, il met en place une protection contre ses angoisses. Le doudou est sous le contrôle de l’enfant (contrairement à sa mère ou à son père qui apparaissent et disparaissent à leur guise à eux). Il a un effet calmant et rassurant.
Pour les enfants qui ne possèdent pas de doudou et pour lesquels l’adaptation apparaît difficile, l’équipe pourra proposer aux parents si besoin de rapporter un tee-shirt (par exemple) imprégné des odeurs maternelles.
b) Les repas
Dans l’établissement, un coin est aménagé. Les repas sont préparés dans la micro-crèche. Notre cuisine est mise aux normes de la règlementation en vigueur.
Le goûter
Les bébés goutent à la demande. Différentes étapes :
· Biberon dans les bras
· Compote dans transat + biberon dans les bras
· Une fois que l’enfant mange bien le déjeuner à la cuillère, on lui propose également un goûter composé d’une compote + un yaourt nature.
C’est l’adulte qui a donné le goûter qui remplit la feuille de transmission.
c) Le coucher
Le sommeil est un besoin physiologique vital pour l’enfant qui doit être calme. C’est également un moment de socialisation pour les grands puisque le coucher se fait en groupe. Pour permettre à l’enfant d’avoir ses repères sécurisants, des rites de couchage sont instaurés et respectés.
· Chaque enfant bénéficie d’un lit personnel et personnalisé,
· Chaque enfant apporte sa turbulette (lavée en fin de semaine par chaque famille).
· Dans un souci d’autonomie, les enfants de plus de 18 mois dorment sur des lits-couchettes.
En pratique, le coucher pour les « petits » se fait à la demande tout au long de la journée. Le professionnel détecte les signes avant-coureurs du sommeil (baillements, frottement des yeux, recherche d’appui pour la tête, pleurs…). Les parents auront communiqué tout autre signe et/ou habitude propre à leur enfant.
· Pour les bébés habitués à être bercés, on diminuera petit à petit le temps de bercement pour leur permettre de s’endormir seuls, « comme des grands ». Laisser un bébé trouver seul son sommeil même si c’est en pleurant est une acquisition de plus dans son développement.
· Le coucher pour les « moyens » se fait individuellement ; on change l’enfant, on lui propose le pot ou les toilettes, on lui met sa turbulette et on le couche.
· Le coucher pour les « grands ». L’enfant qui fait une sieste après le repas (environ 18 mois-2ans), même rituel : passage sur le pot ou les toilettes, lavage des mains, change et mise au lit. Un membre de l’équipe professionnelle reste avec lui jusqu’à l’endormissement. Les habitudes de chacun sont respectées : position de sommeil, présence d’une tétine, d’un doudou. Les volets seront plus ou moins fermés. Si un enfant a besoin de sommeil en dehors des heures habituelles, son rythme sera respecté. Le lever se fait au fur et à mesure du réveil des enfants.
d) Le change et l’acquisition de la proprété
1) Le change
Les enfants portant des couches sont changés régulièrement et en tous les cas après chaque repas et sieste. L’équipe veillera tout particulièrement aux règles d’hygiène lors d’un change :
· Lavage des mains,
· Désinfection des matelas à langer
· Lavage à 90°C de tout le linge nécessaire
Le moment du change constitue un temps privilégié entre l’enfant et le professionnel. C’est un moment clé de la construction de la relation d’attachement indispensable entre l’enfant et le professionnel. Les gestes et la présence de l’adulte sont de qualité. L’attention est également portée sur le confort physique et le respect du corps de l’enfant.
2) L’acquisition de la propreté
Le comportement de l’équipe vis-à-vis de l’enfant concernant sa propreté, se fait en fonction de son développement, de ses envies et de ses capacités (aux environs de 24 mois). Il nous semble primordial de respecter le rythme de chacun afin de ne pas créer des blocages. Il faut encourager et valoriser les efforts et les progrès de chacun en évitant les comparaisons. L’équipe est particulièrement attentive à favoriser toutes les expériences qui aident l’enfant (même inconsciemment) à « laisser partir » quelque chose qui provient de son corps et / ou à pouvoir faire des expériences dans la salle de bain (s’asseoir sur un pot même habillé, rester longtemps sur le pot, tirer quelques fois la chasse d’eau,…). L’équipe s’attache à verbaliser, expliquer et rassurer l’enfant intéressé par ce qui se passe aux toilettes. Bien souvent, c’est l’observation qui permet de saisir ce moment.
e) Le jeu et les activités d’éveil
1) Le jeu
Pour l’enfant tout est jeu. C’est l’outil principal de son développement. Le plaisir et la curiosité sont les moteurs de la découverte. « L’enfant joue pour apprendre et apprend parce qu’il joue » Epstein. Un enfant qui va bien est un enfant qui joue. Le jeu permet de développement social et linguistique : il découvre et construit sa personnalité par rapport aux autres à travers la communication verbale ou non qui s’établit. On distingue trois dimensions :
· Développement psychomoteur : par l’exercice, la motricité, la maîtrise du corps,
· Développement cognitif par la résolution d’une problématique,
· Développement sensoriel par la vue, l’odorat, le goût, le toucher et l’ouïe
D’où l’absolue nécessité de fournir à tous les enfants quel que soit leur âge un florilège de matériels dans un espace aménagé de manière adéquate.
2) Les activités d’éveil
Elles sont organisées essentiellement par l’éducatrice de jeunes enfants. Les activités manuelles ne concernent que les enfants de plus de 15 mois (hors la musique, la motricité ). A la micro-crèche, les bébés ont une salle qui leur est dédiée. Les moyens et les grands évoluent ensemble dans la même salle de jeux et se retrouvent à certains moments pour une même activité (comme l’éveil musical par exemple). A d’autres moments des groupes d’âges sont constitués pour réaliser des activités spécifiques.
Les activités d’éveil pour les tout-petits
Dans la salle réservée aux bébés, on favorise toutes les positions : dans le transat, sur le tapis d’éveil, sur le dos au milieu du coussin afin de multiplier les sensations. Les hochets, portiques, tableaux d’éveils mis à leurs dispositions stimulent la vue, le toucher et l’ouïe. Quand il est éveillé, le bébé n’est jamais exclu de l’ambiance générale.
Les activités d’éveil proposées aux enfants de plus de 15 mois
Ce critère de l’âge est fixé car on suppose qu’à 15 mois l’enfant a dépassé le stade oral. Il n’a plus besoin de mettre systématiquement à la bouche des objets pour les découvrir et y trouver son plaisir. Ces activités sont élaborées et mises en place par l’éducatrice de jeunes enfants en fonction de thèmes abordés et objectifs à atteindre. Tout en respectant les motivations et la concentration des enfants, le personnel d’encadrement leur apprend à terminer une activité commencée, à ranger le matériel utilisé. Les activités permettent à l’enfant de prendre conscience de sa propre personne et de découvrir les autres. Les activités permettent à l’enfant de prendre conscience de sa propre personne et de découvrir les autres. Il se développe au niveau moteur, sensoriel, langagier, affectif et intellectuel. L’objectif n’est pas dans la production à tout prix. L’essentiel n’est pas là. On laissera le choix à l’enfant d’exprimer sa créativité. Il s’agit d’éveiller l’enfant au monde qui l’entoure. Le résultat attendu n’est pas « le beau », mais plus l’enthousiasme et la découverte de matières, de techniques et la découverte de quelques notions de bases (grand, petit/couleurs). Les activités sont organisées en fonction des saisons et des fêtes, au travers de thèmes. Par exemple aux alentours de Pâques, le thème de la ferme permet d’aborder les animaux de la ferme dont le fameux lapin de pâques, mais aussi (printemps oblige) d’observer la végétation, +, etc…. Chaque thème est abordé de la façon suivante :
· Chants et comptines
· Peinture-collage
· Activités culinaires
· Sorties si possible
· Décoration de la micro-crèche
Bien-sûr, les tout-petits ne sont pas mis à l’écart, mais évoluent dans un bain sensoriel différent pour chaque thème. Au-delà de 15 mois, l’équipe (principalement l’EJE) propose une fois par demi-journée une activité d’éveil à un groupe d’enfants.